GROUPE ARCHÉOLOGIQUE DU MESMONTOIS
BILAN 2009
Cahiers du Mesmontois n° 82
Groupe archéologique du Mesmontois
14 rue du Mont-Chauvin 21410 Mâlain
Courriel : malaingam@hotmail.com
Site : malain.gam.free.fr
Hommage à Yvonne MICHEA
Après notre trésorière, Madame Legoasgen, l’an passé, c’est notre présidente d’honneur, Madame Michéa, qui nous a quitté brusquement ce printemps. Depuis la création du Groupe archéologique du Mesmontois en 1973, elle avait été pour tous les bénévoles de nos chantiers d’été « la grand-mère » des fouilles, accueillant et renseignant les nouveaux, toujours disponible, souriante, dynamique, simple, très tolérante, naturelle, pour tout dire gracieuse. Au GAM, elle aura été tour à tour et parfois tout à la fois notre trésorière, notre secrétaire, notre correspondante auprès des media et des curieux, la propagandiste dévouée et enthousiaste de nos travaux. Plus souvent qu’à son tour, elle assurait la garde du château et plus encore de notre musée, à la création duquel elle avait fortement contribué en y apportant de nombreux objets et documents. Véritable mémoire de l’histoire de Mâlain, elle répondait avec compétence à toutes les sollicitations des visiteurs et des amateurs. Efficace, dévouée, dynamique, humaine, « solaire » nous disait encore récemment une ancienne fouilleuse de Mediolanum, elle avait énormément apporté à notre association. Sa disparition est une vraie perte pour le Gam et pour le village.
L’affluence à la petite cérémonie que nous avons organisée cet été en son honneur fut un vrai réconfort pour sa famille et ses amis et l’assurance qu’elle ne sera pas oubliée.
Encore merci de tout et pour tous, Madame Michéa : vous vivez toujours dans le cœur de tous ceux qui ont eu la chance de vous rencontrer.
BILAN 2009
Si les travaux, spectaculaires, qu’elle mène depuis 25 ans au château de Mâlain font sa réputation auprès d’un large public, notre association, forte d’une centaine d’adhérents, ne limite pas ses activités à l’organisation du chantier de restauration de ce fleuron du patrimoine local ; elle est active toute l’année dans les domaines d’intervention qui sont statutairement les siens : la connaissance, la conservation, la mise en valeur et la mise à la disposition du public du patrimoine du canton de Sombernon en général et de Mâlain en particulier.
En 2009, indépendamment du château, nous avons ainsi réorganisé complètement deux des salles du musée pour y intégrer de nouvelles donations et mieux valoriser les collections, considérables, d’histoire locale que nous avons pu réunir au fil des ans par nos travaux et recherches ou par des dons.
La famille Demoisy nous a en effet fait don d’un important mobilier scolaire et d’apiculture qui a très opportunément complété notre fonds et, pour le mobilier scolaire, tout naturellement trouvé sa place dans l’école communale reconstituée par nos soins dans une des onze salles du musée.
Quant aux collections gallo-romaines conservées par le GAM pour son musée après qu’il ait fait don de l’essentiel de ses découvertes à l’Etat, elles ont été inventoriées par l’assistante de direction que l’ANPE nous a permis de recruter en CAE de juillet 2008 à juin 2009 puis ont bénéficié par ses soins d’une présentation plus didactique dans les deux salles où elles sont désormais exposées.


L’accueil du public a été l’autre pôle d’activité majeur de notre association cette année, le château étant resté ouvert tous les après-midi de Pâques à la Toussaint et tous les groupes qui en faisaient la demande accueillis et guidés.
Nous avons ainsi comptabilisé plus de 5000 visiteurs au château et accueilli une quarantaine de groupes, tant scolaires (la moitié environ) qu’autres (associations culturelles, aînés, randonneurs, centres de vacances et de loisirs, scouts…).
Merci à tous les sociétaires, Brigitte Bavoil, Yves Belotti, Jean et Guilaine Béné, Anette Drechsler-Roussel, Henri Dufour, Joëlle Klein, Claude Orthlieb, Consuelo Phillipidès, Odile Rabilloud, Philippe Roy, Monique Tissot, Lily Troisgros qui ont assuré bénévolement l’ouverture du château et la réussite de nos fêtes.




Poursuivant la mise au point de circuits de randonnée pédestre autour de Mâlain, Patrice Douteau a pu finaliser le circuit de la boucle du Mont Chauvin ; le livret d’accompagnement paraîtra début 2010. Et nous travaillons déjà sur un 3ième circuit au départ du parking du château qui sera centré sur les falaises et le village de Baulme la Roche.
Enfin une nouvelle publication, la 81ième , a enrichi la collection de nos Cahiers du Mesmontois : la refonte complète, par Michel Barastier, du tome 1 de son travail sur la Vallée de l’Ouche, un ouvrage de plus de 500 pages enrichi de très nombreuses illustrations de l’auteur. La précédente édition, pourtant tirée à plus de 2000 exemplaires, était épuisée depuis de nombreuses années.
Mais c’est bien le château de Mâlain qui, cette année encore, a bénéficié de l’essentiel de nos efforts : accueil, sur près de 200 jours, du public ; entretien et développement du jardin médiéval en cours de création dans la basse cour et les parties du château trop ruinées pour être reconstituées ; poursuite des restaurations. Nous avons mis hors d’eau la salle dite des 3 poteaux en surélevant ses murs et en coiffant le plancher posé l’an passé d’une toiture en bacs acier. Nous avons surtout reconstitué sous forme d’appentis traditionnels en charpente couverts de tuiles plates anciennes et adossés au mur d’enceinte de la basse cour les fours, pressoirs et écuries que les aveux de dénombrement des 16 et 17ième siècles nous disent avoir autrefois existé dans la basse cour. Ces appentis forment désormais une enfilade de 24 m de long sur 2m50 de large où peuvent s’abriter les intervenants et le public de nos fêtes et où commencent à prendre place ces ateliers de menuiserie, charpente, sculpture, taille de pierre et forge qui ne peuvent trouver place au musée et animeront à terme la visite du château.


Notre charpentier, Sylvain Klein, au travail La toiture en bacs acier couvrant la salle des 3 poteaux
Une mention particulière doit être faite du travail accompli par notre assistante en contrat CAE, Anette Drechsler-Roussel. Dans l’année – de juillet 2008 à Juin 2009 – où nous avons pu bénéficier de son aide, elle aura pu mettre de l’ordre dans nos archives, inventorier celles des collections gallo-romaines de Mediolanum dont nous nous sommes réservés la propriété pour le musée, en réorganiser les deux salles d’ethnographie et initier la communication, jusque là quasi inexistante, de nos activités et de nos offres de service auprès du public et des prestataires de services culturels et touristiques, tant privés que publics. Il reste malheureusement fort à faire dans ce domaine et la création d’un poste, polyvalent, de guide, gardien, assistant reste une priorité pour notre association. L’organisation et le succès des quatre fêtes planifiées cette année par le Gam doivent beaucoup à Anette.
Le 19 avril la fête de réouverture du château a fait le plein avec ses visites guidées, les « portraits de basse cour » de Chantal Dunoyer, les photos d’oiseaux d’Henri Dufour, les sculptures de Gauvain, le circuit botanique du château, son stand de jardinage, les poules, dindons et autres volailles de l’enclos et, bien sûr, les tartes et tourtes des Dames de Mâlain cuites sur place au four à pain. Le 6 juin, pour « Les sorcières en foire » de Mâlain, plus de 1000 visiteurs ont délaissé les attractions proposées au village pour monter nous voir au château. Le 13 juillet nous dédions, en présence d’une assistance nombreuse, une salle du musée à Madame Michéa. Les 19 et 20 septembre un temps exécrable n’a pas détourné de nos manifestations plusieurs centaines de curieux ; sous les appentis construits cet été, Madame Beau exposait ses cabotes miniatures, M. Bagdassarian des sculptures sur bois et cuivre, Henri Dufour ses photos du berger Simon, Annie Gillebertier des icônes et Annick Le Guérer commentait et dédicaçait son dernier ouvrage sur les parfums.


"Portraits" de basse-cour de Chantal Dunoyer Le sculpteur Gauvain
PROJETS 2010
Au château, parallèlement à la poursuite des consolidations des vestiges, nous avons en projet de construire une scène couverte dans l’angle mort de la basse cour. En bois et protégée par une toiture en bardeaux, cette scène ouvrirait sur la rampe d’accès au corps de garde et sur le fond de la basse cour dont le sol serait aménagé en gradins pour devenir un théâtre de verdure. Plus de 200 places peuvent être ainsi aisément trouvées où prendrait place le public des intervenants du spectacle et/ou associatifs que nous inviterons à venir animer le site en soirée ou pour des fêtes, ponctuelles d’abord sans doute mais dont on peut imaginer qu’elles pourraient être organisées par la suite tout l’été parallèlement à la visite du château. Nous avons déjà reçu plusieurs propositions en ce sens. La basse cour est sécurisée et accessible à tout public ; et entre le jardin médiéval qui en occupe le fond, celui aménagé cette année au pied de la rampe, le four à pain à l’entrée, les appentis couverts convertis en ateliers qui ouvrent la visite, elle trouverait avec cette scène sa vie propre et ajouterait beaucoup à l’attrait de la visite du château.
Le projet du GAM pour le château et l’ensemble du site a pris un nouveau développement depuis son élaboration il y a une dizaine d’années. Il fera l’objet très prochainement d’un document de travail qui sera soumis à tous nos partenaires , - Etat, Collectivités territoriales, Associations locales, Fondation du Patrimoine - , pour être corrigé si nécessaire et validé.
Trois nouvelles publications vont encore enrichir nos Cahiers du Mesmontois : le travail de M. Demoisy sur le patois et les expressions locales ; la vie et l’œuvre de F. Sugier, « l’enfant de la cabane », à Mâlain ; le livret d’accompagnement du circuit de randonnée du Mont Chauvin. Et nous travaillons à une Histoire de Mâlain, des origines à nos jours, qui pourrait être prête dès la fin de l’année.
Au musée, après le travail réalisé cette année par notre assistante sur le mobilier de Mediolanum, nous allons faire l’inventaire du mobilier archéologique trouvé dans la fouille du château de Mâlain et en repenser la présentation au musée. Il nous restera encore à inventorier nos collections ethnographiques, considérables et qui s’enrichissent chaque année de nouvelles pièces, un travail pour lequel nous aurons besoin d’aide. Nous pensons solliciter un étudiant français ou étranger dont ce travail pourrait être le sujet de master. Des aides européennes existent pour ce type de volontariat.
Mais il nous faudra déjà essayer de trouver les moyens financiers de ce poste de guide, gardien et si possible assistant(e) de direction qui nous fait tant défaut tant pour mieux communiquer que pour mieux gérer et développer l’accueil du public sur ce site privilégié de Mâlain. Entre le château, la grotte du Trou du Diable, la ville gallo-romaine de Mediolanum, le musée du GAM et le site naturel, le potentiel touristique est de plusieurs dizaines de milliers de visiteurs : mieux qu’un pari, c’est un objectif raisonnable pour peu que nous ne dispersions pas nos efforts dans trop de directions et que de nouveaux adhérents motivés viennent renforcer l’association.
Or les habitants de Mâlain s’impliquent enfin sérieusement dans le projet, particulièrement l’association des Sorcières en foire qui participe financièrement et matériellement à la restauration du château. Leur don à la Fondation du Patrimoine va permettre de rétablir cet hiver les portes et les fenêtres de la grande salle du logis seigneurial ; et ses membres nous ont prêté main forte chaque fois que nous les avons sollicité (François Chaineaux, Henri Germain, Arnaud Lemaire, David Milhem …, pour ne citer que les plus fidèles). Ce sont des professionnels qui apportent au projet leurs compétences et le matériel de chantier qui nous fait souvent défaut. La relève viendra peut-être d’eux.
Le CHÂTEAU DE MÂLAIN en 2009
Le programme annoncé était ambitieux ; mais il a pu être tenu grâce à une mobilisation accrue, tant financière que physique, de l’association et au maintien des aides publiques (Région ; Jeunesse et Sports) et des donations (individuelles et de la Fondation du Patrimoine), et ce malgré un tassement sensible du recrutement des bénévoles : 8 jeunes seulement ont répondu cet été à notre appel. Même avec les « anciens », c’était insuffisant.



Sur les 4 objectifs retenus, 3 ont pu être réalisés au-delà de nos espérances et si le 4ième ne l’a pas été, c’est pour des raisons de simple rationalité : remonter dès à présent les murs du corps de garde pour le sécuriser (cf. point 2 du projet 2009) nous aurait interdit de l’utiliser à l’avenir pour monter les matériaux nécessaires à la suite des opérations. Nous avons donc jugé plus sensé de nous en tenir pour l’heure à la pose de barrières de sécurité.
Notre 1er objectif a été de poursuivre l’aménagement de la basse-cour avec l’extension des appentis adossés au mur d’enceinte. Un premier appentis de 8 m de long et 2 m de large avait été construit en 2008. Ce sont 2 appentis supplémentaires de même développement qui ont pu être montés en 2009, portant l’enfilade à 24 m.
Il nous a fallu pour cela déblayer préalablement la basse-cour des remblais qui l’encombraient encore (une trentaine de m3 à cet emplacement) puis remonter le mur d’enceinte pour que les toitures des appentis ne donnent pas prise au vent. Vu l’épaisseur du mur – 2m40 -, ce sont plus de 50 m3 de maçonneries qui ont du être de ce fait remontées.
Les appentis réalisés sont faits de bois de chêne de récupération et les tuiles plates sont anciennes, le travail de charpente proprement dit ayant été réalisé avec l’aide des bénévoles par un charpentier professionnel, Sylvain Klein, un « ancien » des fouilles de Mediolanum comme la plupart des artisans qui auront travaillé à la restauration et à la fouille de ce château.
L’enfilade ainsi créée contribue à l’animation du château : lors des fêtes que nous organisons, les appentis abritent les intervenants (artisans, artistes et autres exposants) et, passées ces manifestations, ils se transforment en ateliers. Un de ces ateliers – une menuiserie traditionnelle - est déjà en place, mais nous allons employer les « loisirs » que nous laisse en hiver l’arrêt des restaurations pour y installer également 1 forge, 1 atelier de sculpteur, 1 atelier de taille de pierre et du matériel agricole. Des panneaux aux murs et des panoplies d’outils instruiront les visiteurs quand il n’y aura pas d’artisans sur place pour les faire fonctionner ; mais, à terme, nous ambitionnons de les faire fonctionner pendant les visites.


Fêtedu patrimoine Au château pour les ... ans de Madame Tissot
Deuxième objectif annoncé et mené à terme : la couverture de la salle des 3 poteaux.
Sylvain Klein ayant pu poser la toiture de bacs aciers dès avant l’ouverture du chantier d’été, nous avons pu nous atteler immédiatement au remontage des murs faces est, ouest et nord de la salle.
Les bacs acier sont de couleur grise et se fondent plutôt bien dans les murs. La pente de la toiture est minimale mais suffisante et les eaux de pluie tombent dans une gouttière en zinc prise dans l’épaisseur du mur sud de la salle. Une gargouille en forme de diable – œuvre de Gauvain et clin d’œil à la légende et à l’histoire des sorciers de Mâlain – déverse ces eaux dans un tonneau côté corps de garde ; une deuxième, plus neutre, est prévue côté basse-cour.
Le travail de maçonnerie induit par cette couverture avait été sous-estimé, tout comme l’importance des maçonneries restant à remonter dans tout ce secteur du donjon laissé à l’abandon par les héritiers de Jeanne de Montagu après le partage malheureux de 1422. Pour sécuriser ces ruines et aménager en jardins celles des salles qui s’y prêtent, nous devrons encore remonter dans ce secteur plusieurs dizaines de m3 de maçonnerie, un travail de patience et de minutie mais de faible coût financier pour lequel nous aurons encore besoin de la plate forme de travail que forme le plafond de la petite salle du corps de garde au pied du donjon. C’est par elle qu’avec le Merlot prêté par « Les Sorcières en foire » de Mâlain ou le remonte tuiles de Sylvain Klein ont transité et transiteront tous les matériaux. Nous avons donc préféré ne pas en remonter les murs comme prévu cette année et placer là, en attendant la fin des travaux de restauration des parties hautes du château ,de simples barrières de sécurité de 2m de haut.




Troisième objectif annoncé et pleinement réalisé en cette année 2009 : la poursuite de l’aménagement et l’extension du jardin médiéval.
Au fond de la basse-cour le petit jardin clos est désormais bien installé : les plantations antérieures (roses, petits fruits, arbres fruitiers, plantes aromatiques et culinaires…) ont pris racine et les vides ont été comblés par de nouvelles plantations.


Mais nous avons aussi créé un deuxième jardin au pied de la rampe d’accès. Il se développe sur trois petites terrasses épousant la pente du terrain : les deux premières ont reçu des plantes à racines et/ou feuilles utilisées au Moyen Age et la troisième diverses plantes arbustives locales (noisetier ; fusain ; buis…) bien propres à masquer partiellement la passerelle métallique que nous avions restituée par nécessité en lieu et place du pont-levis originel. Henri Dufour en assure là aussi l’entretien.
La vigne plantée dans le corps de garde a donné sa première récolte, modeste, cette année ; mais les vendanges permirent d’organiser sur place une fête d’esprit médiéval qui prenait tout son sens dans la cuverie à l’ancienne qui occupe désormais tout le fond de la salle des trois poteaux.
Le petit jardin de simples créé en 2007 dans une des petites salles, ruinées, du logis de Jeanne a été par ailleurs entièrement remodelé : les plessis ont été refaits et des allées en gravier dessinées ; de nouvelles plantations ont élargi et complété la présentation.
Enfin une roseraie est en train d’être installée dans la deuxième salle disponible. Attenante aux anciennes latrines du château et bien protégée par le rocher des vents du nord et de l’est, elle a reçu près de 5m3 de terre qu’il nous a fallu monter au seau de la basse cour et si les murs restent à remonter au sud et à l’ouest, des planches en retiennent les terres provisoirement. 14 plants de roses anciennes offerts par M. Demimuid y ont déjà trouvé place.
Le parcours des goûts, des saveurs, des parfums et des aromes du Moyen Age que nous créons au château pour mieux retenir les visiteurs est désormais perceptible et bien apprécié. Dans 1 ou 2 ans, dès que les plantations seront toutes assurées, une brochure précisera notre projet tout en éclairant les curieux sur la cuisine et les jardins médiévaux.



Premières vendanges au château
Visite de groupeau château
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